Con Funk Shun

Genre	funk, soul, Disco, 80s, quiet storm

Originaire de Vallejo en Californie (la patrie de Sly & the Family Stone), cet ensemble a connu son heure de gloire au tournant des années 1980 en proposant un style très personnel, marqué par le funk californien de Sly Stone et de Tower of Power, la pop-rock des Bee Gees, le sens de la fête de Kool & the Gang et la soul de Memphis à laquelle il a été étroitement associé au début des années 1970. C’est d’ailleurs Michael Cooper et son groupe que l’on peut voir et entendre derrière Rufus Thomas et les Soul Children sur les enregistrements filmés du célèbre concert Wattstax en 1972.

Con Funk Shun doit beaucoup au label Stax. A la tête de Project Soul, un orchestre créé en 1968 avec Louis McCall et d’autres condisciples du lycée de Vallejo, Michael Cooper propose ses services aux artistes de soul de passage dans la région de San Francisco. C’est le cas de la Soul Children qui sont séduits par le professionnalisme de Project Soul, au point de les engager comme accompagnateurs permanents en 1971. Au moment où Stax commence à montrer des signes de faiblesse au milieu de la décennie, Project Soul se transforme en Con Funk Shun (un nom emprunté à un 45-t des Nite-Liters, orchestre attitré du collectif New Birth) et signe un premier contrat avec le label Fretone de la co-fondatrice de Stax, Estelle Axton, avant d’émigrer chez Mercury.

Leur deuxième album, Secrets, est celui de la révélation grâce à Ffun, un titre réminiscent de Dazz du groupe Brick, qui se maintient deux semaines à la première place des charts Soul en janvier 1978. Le funk fortement édulcoré de Con Funk Shun assure la pérennité d’un succès qui transforme leurs trois recueils suivants (Loveshine, Candy et Spirit of Love) en disques d’or, avec des best-sellers comme Shake and Dance with Me et So Easy (1978), Chase Me et (Let Me Put) Love on Your Mind (1979), Got to Be Enough et By Your Side (1980), Mercury souhaitant faire de Con Funk Shun l’alter ego de Kool & the Gang, il est fait appel au producteur attitré de ceux-ci, Eumir Deodato ; la manœuvre ne fonctionne que modérément, mais à défaut de séduire le grand public en dehors de l’Amérique noire, les disques de Con Funk Shun se vendent très honorablement jusqu’à la dissolution du groupe en 1987 : To the Max en 1982 (Ms. Got-The-Body), Fever en 1983 (Baby, I’m Hooked (Right Into Your Love)), Electric Lady produit par Maurice Starr en 1985 (Electric Lady, I’m Leaving Baby) et Burnin’ Love dont la plage titre donne au groupe son ultime Top 10 hit en 1986.

Les deux leaders de Con Funk Shun entament alors des carrières individuelles ; le premier à quitter le groupe, Wilton Pilate se lance dans la production et découvre le rapper Mc M.C. Hammer, alors que Michael Cooper rejoint la marque King Jay avec laquelle il obtient une dizaine de hits entre 1987 et 1993, dont trois (To Prove My Love, Should Have Been You et My Baby’s House) s’imposent dans les hauteurs des charts noirs.

Au cours de la dernière décennie du siècle, Cooper a redonné vie à son ancienne formation à plusieurs reprises, notamment à l’occasion de la sortie de la compilation The Best of Con Funk Shun en 1993. Trois ans plus tard, le nom de Con Funk Shun retrouvait brièvement les charts sous les couleurs d’Intersound avec Throw It Up, Throw It Up, le groupe continuant aujourd’hui à donner des concerts à travers les Etats-Unis.

Biographie tirée de l'ouvrage Encyclopédie du Rhythm & Blues et de la Soul de Sebastian Danchin, éditions Fayard (2002).

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